Dans le précédent article, nous faisions état des remous romains provoqués par l'entretien que le pape François a accordé, le 1er octobre, au quotidien italien La Repubblica. Cet entretien qui était disponible sur le site Internet du Vatican, a été retiré le 15 novembre, à la demande de la Secrétairerie d'Etat. Une réponse avait déjà été censurée par L'Osservatore Romano, celle où le pape affirmait que chacun avait sa conception du bien et du mal et qu'il devait suivre sa conscience.

Au lendemain de la publication de l'entretien et devant les réactions consternées de nombreux catholiques, le P. Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, avait expliqué qu'il ne s'agissait pas d'un acte du magistère, ni d'une encyclique, mais plutôt d'une occasion pour le souverain pontife de s'exprimer « avec une grande sincérité et simplicité » (sic). Pour justifier la décision de son retrait du site du Vatican, le P. Lombardi a déclaré : « Le texte est fiable dans son sens général, mais pas dans les formulations isolées entre guillemets, n'ayant pas été révisé mot à mot ».

Il est certain que le trouble causé par cet entretien, exprimé par plusieurs vaticanistes, n'a pas été sans influence sur la décision de le retirer du site du Vatican. Mais ce retrait laisse entière la question de fond qui est de savoir si affirmer que chacun doit suivre sa conscience selon la conception qu'il se fait du bien et du mal est une affirmation relativiste, oui ou non. Faute d'une mise au point nette sur ce sujet, on risque d'entendre encore parler de « papauté informelle » (Andrea Gagliarducci, mondayvatican.com, 6 octobre) et de « message 'liquide' » (Pietro De Marco, Espresso, 7 octobre). « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise » (Mt 16,18), telle est la fermeté qu'attendent tous les fidèles catholiques.

Abbé Alain Lorans


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