UN BESOIN VITAL

Quelles que soient les civilisations et les contrées du monde, l'homme ne peut exis­ter sans musique. Elle était dans la plus grande vénération chez les divers peuples de l'Antiquité. Hermès la définit comme la connaissance de l'ordre de toute chose. Pythagore et Platon enseignaient que tout était musique dans l'univers. Pour Pytha­gore, à la fois mathématicien, médecin et musicien, " la musique est nombre, le monde est musique, le cosmos est une lyre sublime à sept cordes".

Selon Platon, la vie entière de l'homme est dominée par l'harmonie et le rythme ; la musique a la force de mouvoir et d'émouvoir l'âme; aussi est‑elle indispensable à son éducation. Comme le spécifiait si bien Pausanias "Pour le corps, nous avons la gymnastique et pour l'âme la musique": C'est pourquoi Platon attache une grande importance au rôle de la musique dans l'éducation de la jeunesse. Cependant, il interdit toute musique dépréciative, inorganisée, agent d'excitation de l'âme et du corps.

De nos jours, certains scientifiques soutiennent que le son habite le cœur de l'atô­me. A l'intérieur de celui-ci se loge un son aigu, des douzaines d'octaves au‑dessus de la note la plus haute produite par un violon.

UNE THERAPEUTIQUE

Les Grecs considéraient la santé comme la plus pure harmonie entre le corps et l'âme. La maladie n'est donc qu'une dysharmonie entre ces deux composants. Etant ordre et harmonie, la musique rétablit cet équilibre.
Pendant longtemps la musique a été associée à la magie et à la médecine. Ce fut Pythagore qui employa le premier la musique pour guérir les malades. Zalmoxis, médecin philosophe de l'Antiquité, disait que l'on ne devait jamais, en guéris­sant, oublier l'âme et qu'il fallait rappeler à celle-ci le calme et la sérénité par la musi­que. Elle détourne l'âme des sensations qui l'affectent. Ainsi, la folie était traitée par le chant et la musique instrumentale. Des documents retrouvés à Delphes attestent l'utilisation de certains chants et thèmes musicaux à des fins apaisantes, "sécu­risantes".

L'influence de la musique sur l'organisme fut étudiée avec précision seulement au siècle dernier. De nos jours, son rôle thérapeutique est reconnu. Facteur d'harmonie, la musique agit sur le système nerveux central et réduit les tensions. Les mouve­ments amples et lents ont un effet apaisant. A l'inverse, un rythme rapide provoque une augmentation de la tension. Une musique gaie augmente la force musculaire et diminue la fatigue. Certaines musiques, soulagent la douleur et diminuent les angoisses. Il est reconnu que la tension musculaire est responsable d'une l'hy­persensibilité à la douleur et de son intensification. L'association musique et relaxation, ou musique et sophrologie, est employée de nos jours en anesthésie locale pour supprimer craintes, anxiétés, angoisses et douleurs.

Comment agit la musique ?

Des légendes relatent l'effet salutaire que peuvent produire les sons musicaux. N'est ce pas grâce à sa lyre qu'Orphée a pu charmer les bêtes féroces ? David ne calme t il pas les fureurs de Saül par les accents de sa harpe ?

Pour Platon, "La musique donne une âme à l'univers, des ailes à la pensée, un essor à l'imagination, un charme à la tristesse, la gaieté et la vie à toute chose."  On peut affirmer que la musique est source d'harmonisation, de dynamisation, d'éveil, de créativité. Par la musique, on donne du mouvement à l'esprit, on éveille les énergies positives, les sentiments constructeurs, l'imagination et la créativité. Cet effet thérapeutique est de plus en plus étudié.

Sons, rythmes et accords atteignent l'organisme humain en entier, plus particulièrement les activités corticales. Pour le Professeur A. Tomatis, oto-rhino-laryngologiste, spécialisé dans les troubles de l'audition et du langage, connu mondialement pour ses travaux sur l'audition et la phonation, les sons aigus dynamisent l'individu, les sons graves ont un effet inverse. La musique influe sur le système neuro‑végétatif, la respiration, la circulation, les sécrétions, l'énergie musculaire, les battements cardiaques. Elle agit sur l'état psychologique, c'est-à-dire sur l'ensemble des manifestations vitales en provoquant des sensations, des émotions. II convient de savoir sélectionner le genre de musique, si l'on veut se recharger en énergies nouvelles ou se décharger de pulsions intérieures néfastes.

Comme l'avait déjà constaté Platon, certaines musiques sont des éléments perturbateurs, particulièrement néfastes aux être vivants, à l'homme comme aux plantes. La musique rock, dite percutante et discordante, a pour effet de contracter les vaisseaux, d'augmenter la pression sanguine et le rythme cardiaque. Par ailleurs, on constate que les muscles restent contractés.

Chez les plantes, l'effet est immédiat : leur croissance est perturbée (manque de feuillage et de bourgeons, tiges frêles, racines chétives et éparpillées). Bien qu' elles réclament quatre fois plus d'eau que les autres plantes, elles meurent en moins de quinze jours.

Qu 'est ce que la musique ?

La musique est l'art de combiner des sons qui se propagent dans l'air par des mouvements ondulatoires. Le son devient musical lorsque les vibrations rapides se succèdent très régulièrement à des intervalles de temps parfaitement égaux. A l'inverse, des ébranlements irréguliers de l'air ne produisent que du bruit.

A la base de toute musique et quelle que soit la civilisation, on retrouve deux caractéristiques : le mouvement rythmique et la progression par intervalles déterminés. Seul, ce dernier élément est propre à la musique, qui procède par intervalles musicaux.

La musique est rythme. Aucune vie ne peut se concevoir sans lui. Dans la nature, tout a un rythme. Il est un élément indispensable à la vie et particulièrement à la vie physiologique. II est présent dans la marche, la respiration, les battements du cœur, etc.

LE CHANT ET LA VOIX HUMAINE

Chez tous les peuples, tant anciens que modernes, la musique vocale a précédé les sons harmonieux des instruments, qui ne servirent d'abord qu'à soutenir et à développer les impulsions (les accentuations) de la voix humaine. De tous les sons, ceux qui vont directement à l'âme sont ceux de la voix humaine.

Le chant est le propre de l'homme. Il correspond à l'expression d'un besoin qui se manifeste dès la plus tendre enfance. Les enfants chantent avant de savoir parler. C'est donc un acte naturel.

La voix humaine, un instrument de musique

A.Tomatis considère le corps humain comme un instrument chantant. Lorsque l'on chante, c'est tout le squelette qui chante et qui entre en résonance; aucune partie du corps n'est au repos. La boîte crânienne se met elle même à chanter et à émettre des sons. Si vous n'êtes pas convaincu, mettez votre montre entre vos dents, bouchez‑vous soigneusement les oreilles et écoutez ... La cage thoracique entre en jeu et fonctionne comme une caisse de résonance. Ainsi, le fait de chanter développe les poumons, tonifie le diaphragme qui, à son tour, stimule les viscères abdominaux.

Il s'avère que la voix humaine est l'un des instruments les plus riches en sons harmoniques, comme les instruments à cordes. Un son non accompagné de sons harmoniques peut être parfois doux, mais il est toujours sourd, pauvre et peu musical.

Pour A. Tomatis, chanter exige à la fois une bonne écoute et une bonne auto‑écoute: Cette dernière s'effectue par la voix osseuse qui comprend le crâne et le thorax. Elle se met en place progressivement par le travail de la voix.

En fait, c'est l'oreille droite qui assimile, mémorise et reproduit les sons. C'est elle qui intègre et qui contrôle. Elle est l'oreille musicale.

Chanter c'est aussi émettre des sons avec tout son corps. Celui‑ci est le premier à être touché par cette vibration sonore : la colonne vertébrale, les viscères et même la peau qui bénéficie des stimulations acoustiques. Dans le cas d'un son très fort, nous sentons l'ébranlement de l'air par la peau. Les sourds-muets n'entendent pas, mais perçoivent le son par les nerfs de la peau, par une sensation particulière de bruissement. Ils perçoivent les mouvements de l'air que nous appelons "les sons".

Chanter stimule le cerveau. En fait, grâce au système nerveux, on chante avec tout son corps. Parmi les nombreuses stimulations nécessaires au cerveau, l'énergie sonore tient une place très importante. Le chant est source d'énergie. C'est l'un des moyens les plus efficaces pour dynamiser le système nerveux. Par ailleurs, le chant permet d'extérioriser des sentiments souvent refoulés. II provoque des émotions, des sensations que le langage verbal est impuissant à exprimer.



LE CHANT,  UNE FORMATION VITALE CHEZ l'ENFANT

Le Pr. A. Tomatis considère le chant comme indispensable et bénéfique à l'enfant. D'après les résultats de ses recherches, la mère doit même chanter pour son enfant, avant et après sa naissance.

Pourquoi la musique est‑elle indispensable à l'être humain ?

Selon A.Tomatis, la fonction fondamentale de l'espèce humaine est la fonction d'écoute, qui est une position active et volontaire. Par définition, celui qui sait écouter, sait chanter et parler.

L'enfant-à-naître entend la voix de sa mère et, chose surprenante, l'écoute... Il évolue donc dans un environnement sonore. Ses perceptions auditives débutent bien avant 4 mois de vie intra-utérine. Les fréquences transmises par l'eau se situent dans les aiguës. La mère, sans le savoir, le nourrit de sons. Même déformées, la tonalité et l'intonation de la voix restent reconnaissables. Ce que perçoit l'enfant, c'est l'intonation qui précède l'articulation. De tous les contacts entre sa mère et lui, cette communication sonore s'avère la plus importante.

Les bienfaits du chant sur le fœtus et l'enfant

Pourquoi est‑il indispensable que le fœtus soit bercé par la voix maternelle, douce, aimante et mélodieuse ? Tout simplement parce que la musique est un langage non verbal. Le système nerveux du fœtus, du nourrisson, puis de l'enfant, s'imprègne de modulations, de cadences, de rythmes et d'accents qui le préparent à l'apprentissage du langage. Plus tard, à travers le chant, l'enfant apprend à jouer de ses facultés auditives et prend conscience des potentialités de son corps‑instrument. A partir de là, il sera apte à communiquer, à s'exprimer, à apprendre, à comprendre.

C'est pourquoi, A. Tomatis recommande aux enseignants des écoles maternelles et primaires de chanter devant leurs élèves et de leur apprendre les comptines et les chansons folkloriques. Ils préparent ainsi le corps de l'enfant à être un instrument d'apprentissage, de mémoire, d'expression et de communication.

II constate malheureusement, que peu d'enseignants savent bien chanter. Leur voix est souvent mal placée, rauque et aggravée, c'est‑à‑dire altérée, sans timbre, sans harmoniques élevées. Une telle voix, au lieu de dynamiser les élèves, les endort et les démotive.

Grâce à ses recherches, A. Tomatis a constaté que seules certaines musiques ont la faculté de préparer le corps à devenir l'instrument du langage. La musique de Mozart assure l'éveil, la créativité, la recharge corticale, la motivation. II en va de même de la musique grégorienne au rythme apaisant. En revanche, la musique moderne "pop" est extrêmement nocive pour l'oreille et le système nerveux. Elle peut même provoquer des lésions irréversibles.



QUELQUES NOTIONS TECHNIQUES SUR LE SON

Les sons proviennent de vibrations des milieux solides, liquides et gazeux qui se transmettent en ligne droite de particule matérielle à particule matérielle et forment des ondes sonores. C'est un fluide de même nature que le fluide lumineux électrique.

L'onde sonore transporte une quantité déterminée d'énergie qui résulte du mouvement de l'ensemble des particules ébranlées. La propagation du son dans l'air se fait par des ondulations. Chaque fois qu'un corps vibre, d'autres corps placés dans le voisinage peuvent aussi entrer en vibration, en résonance, à condition que ces corps soient eux mêmes en état de produire le même son.

Un corps sonore est animé de vibrations. La hauteur du son permet de faire la distinction entre un son grave ou aigu. Elle dépend du nombre de vibrations par seconde. A un son donné correspond toujours le même nombre de vibrations, quelque soit son intensité. Un son est d'autant plus aigu que le nombre de vibrations par secondes qui lui correspond est plus élevé. Les sons bas se caractérisent par des vibrations peu nombreuses. Les vibrations sonores sont comprises entre 16 et 38 000 vibrations par secondes.

Tout corps sonore qui vibre fait entendre un son principal et d'autres sons plus faibles, dits harmoniques ou concomitants.

Les sons audibles constituent une large bande qui va en moyenne de 16 périodes / seconde à   20 000 périodes.

Les sons musicaux sont compris entre 27 et 4000 vibrations. C'est entre ces limites que l'on trouve la musique de tous les pays et de tous les temps. Les voix de femme ont un nombre de vibrations double par rapport aux voix d'hommes.

La vitesse de propagation du son est de 340 m par seconde. Elle est plus accélérée dans les liquides : eau 1428 m / seconde. Le son se transmet très difficilement dans les corps mous ainsi que dans les étoffes.

Un son se caractérise par sa puissance, sa fréquence fondamentale et par son spectre de fréquence. A ces trois données physiques correspondent trois qualités physiologiques : l'intensité, la hauteur et le timbre.

L'intensité est l'amplitude de l'onde vibratoire. Elle se définit en décibels acoustiques (dB). En fait ce n'est pas une unité de mesure, c'est un rapport entre des intensités. Deux sons diffèrent d'un bel lorsque l'un est dix fois plus intense que l'autre.

La hauteur d'un son dépend de la fréquence de l'onde sonore. Un son pur est d'autant plus aigu que sa fréquence est plus grande. Elle est exprimée en hertz (Hz). Les fréquences sonores audibles sont comprises entre 16 et 20 000 hertz. Au dessous de 16 Hz se situent les infra‑sons. Au dessus de 20 000 Hz, les ultra‑sons.

Le timbre c'est la propriété qui caractérise l'origine du son. C'est ce qui distingue deux sons de même intensité, de même hauteur et de même durée.

Intervalle. C'est le rapport qui existe entre un son et celui qui le précède. Ce rapport s'obtient en divisant l'un par l'autre les nombres de vibrations.

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