Les cierges de la Chandeleur, les cendres, les rameaux bénits(1), le lavement des pieds du Jeudi-Saint … Il existe de nombreux sacramentaux qui peuvent être donnés toute l’année ; mais ceux-ci, plus marquants, viennent nous rappeler l’importance de ces rites par lesquels l’Église nous entoure de sa prière et de sa maternelle protection. 

Quelques sacramentaux usuels

L’eau bénite.

Le prêtre procède à cette bénédiction en exorcisant le sel et en le bénissant : « Que l’esprit immonde avec sa malice et ses illusions s’éloigne des endroits où tu seras répandu, et que tout ce que tu auras touché soit préservé de toute souillure ». Puis il l’exorcise l’eau et la bénit : « Je
t’exorcise afin que tu deviennes une eau pure et sainte, propre à détruire la puissance du démon. Que cette eau reçoive l’effet de la grâce divine pour préserver de toute souillure et éloigner les pièges secrets de l’ennemi ». Ensuite, il mélange l’eau et le sel, et exprime ainsi les effets de l’eau bénite qui purifie les âmes et les préserve de la corruption spirituelle en leur obtenant la grâce et en chassant le démon.

Avant de commencer la grand’messe, le célébrant fait l’aspersion avec cette eau bénite. Il jette de l’eau sur l’autel ; puis il asperge le clergé et le peuple, afin que l’Esprit-Saint accorde la pureté et la grâce qui sont nécessaires pour prendre part aux saints mystères. L’eau est mise à disposition des fidèles pour qu’ils puissent en avoir toujours chez eux, pour en prendre en se levant, en se couchant, avant de commencer leurs prières, quand ils sont tentés, quand il fait quelque orage, pour en jeter sur les malades, surtout lorsqu’ils sont proches de la mort, et sur les lieux où l’on a lieu de craindre la malignité des démons. Il faut apprendre à en user avec foi, parce que cette eau n’opère que dépendamment de la foi de celui qui en use, jointe aux prières de l’Église ; avec componction, car on n’obtient pas le pardon de ses péchés sans la douleur à laquelle cette eau nous excite, et dont elle nous obtient la grâce par les prières de l’Église.

La bénédiction d’un malade.

Il ne s’agit pas du sacrement d’extrême-onction, mais d’une bénédiction qu’on peut recevoir plusieurs fois dans la même maladie, et qui se termine par cette superbe oraison : « Que le Seigneur Jésus-Christ soit à vos côtés pour vous défendre ; qu’il soit en vous pour vous garder ; qu’il soit devant vous pour vous guider ; qu’il soit derrière vous pour vous protéger ; qu’il soit au-dessus de vous pour vous bénir ».

Les relevailles.

Les rubriques disent que cette bénédiction doit être demandée par la femme qui vient d’accoucher et qui souhaite rendre grâce pro incolumitate sua, c’est-à-dire pour le fait d’être conservée en forme, en bonne santé : pour son heureuse délivrance. Saint Charles Borromée demande que le pasteur avertisse les mères chrétiennes de venir recevoir cette bénédiction aussitôt qu’elles pourront sortir. On remarquera la solennité de la cérémonie qui commence à l’entrée de l’église, où la mère se tient à genoux avec un cierge allumé. Elle est aspergée d’eau bénite par le curé ou son délégué, on récite un psaume qui rappelle que toute la création appartient à Dieu ; elle entre dans l’église qu’elle traverse sous la protection de l’étole et adore le Fils de la Vierge Marie qui lui a donné son enfant. Tout dans cette cérémonie rappelle la présentation de Jésus au Temple.

Le cierge de la Chandeleur (2 février).

La cire, par sa clarté vive et pure qu’elle répand, représente le Christ, la pureté par essence et la vraie lumière qui éclaire tous les hommes. En cette fête de la purification de la sainte Vierge et de la Présentation de Jésus au Temple, l’Église fait un parallèle entre Jésus porté par ses parents au Temple et offert à Dieu par le vieillard Siméon, et les cierges allumés portés par les fidèles et offerts pour le culte divin. « Faites qu’en vous offrant ces cierges avec des cœurs enflammés du feu sacré de votre douce charité, nous méritions d’être présentés dans le Temple saint de votre gloire ». « Comme ces luminaires allumés à un feu visibles chassent les ténèbres, puissent nos cœurs éclairés d’un feu invisible, c’est-à-dire de la splendeur de l’Esprit-Saint, être exempts de l’aveuglement des vices, afin que nous méritions, après les ombres et les périls de ce siècle , d’arriver à la lumière indéfectible ». Il est bon de garder ce cierge pour l’allumer avec respect (et précaution!) lorsque quelqu’un de la famille sera gravement malade ; ou en cas de danger physique ou moral.

La bénédiction de saint Blaise.

On amena un jour à saint Blaise, évêque de Sébaste, un enfant étouffé par une arête de poisson qui s’était fixée dans son gosier. Le saint prit les deux cierges allumés que la mère de l’enfant avait offerts à l’église, et les disposant en forme de croix de Saint-André, il en toucha la gorge du petit malade qui fut aussitôt guéri. Chaque année, l’Église donne une pareille bénédiction à l’occasion de la fête de ce saint, le 3 février.
Les cendres (Mercredi des cendres). La coutume de se couvrir la tête de cendres pour exprimer le repentir des péchés commis remonte à la plus haute antiquité. Le prêtre, revu de la chape violette, couleur de pénitence, bénit les cendres en demandant à Dieu « de remplir de componction tous ceux qui les recevront en esprit d’humilité et de réparation pour leurs fautes ». Puis il les impose en disant : « Souviens-toi, homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière », c’est-à-dire que tu deviendras un jour, à cause du péché, comme ce peu de cendres que l’on dépose sur ta tête. Ce sacramental, reçu avec des sentiments de repentir et de confiance, nous obtient, en vertu des prières de l’Église, « la rémission de nos péchés » et nous confère « la santé de l’âme et du corps ».

Les rameaux.

Leur bénédiction, une semaine avant Pâques, rappelle l’entrée triomphale de Jésus-Christ à Jérusalem. La procession qui suit est un hommage au Roi des rois au moment où il va remporter la victoire sur la croix, il convient que nous le prolongions en mettant dans chambre un morceau de buis bénit au crucifix qui doit y pendre. 

Source: Le Carillon, bulletin du Prieuré de Sainte-croix

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