Après avoir rendu un bref hommage à Benoît XVI pour son courage ou son humilité, la plupart des commentateurs ajoutent qu’à la faveur de cette abdication son successeur devrait rompre avec le conservatisme des derniers hôtes du Vatican et, « enfin », se réconcilier avec la «modernité».
Il s’agirait d’être de plain-pied avec notre époque afin que nos contemporains puissent se rapprocher d’une Eglise qui ne tiendrait pas compte de leurs aspirations. D’où la conclusion de l’éditorial du « Monde », typique de ceux de ses confrères : « Il serait pourtant regrettable que le souffle de modernité du 11 février ne se manifeste pas dans le huis-clos du conclave. »
Qu’est-ce donc que cette « modernité » à laquelle devrait sacrifier le futur pape ? C’est essentiellement l’alignement de l’Eglise sur les mœurs actuelles, de l’adaptation de la morale catholique à celle du monde, tout spécialement de la morale sexuelle.
D’abord, nous expliquent ces Diafoirus de la théologie, il faudrait que les prêtres puissent se marier et les femmes accéder à la prêtrise, que le divorce et le remariage soient admis, tout comme la pilule et l’avortement, étant entendu également que l’homosexualité sera reconnue aussi légitime que l’hétérosexualité.
Donc, si l’on en croit ces conseillers autoproclamés de la papauté nouvelle, quand l’Eglise aura accompli tout cela, ainsi réconciliée avec le monde et sa modernité, ceux qui l’avaient désertée se bousculeront aux portes des temples où ils seront enfin à l’aise. Evidemment, ceux qui établissent cette ordonnance, dont les journalistes du « Monde », eux, n’iraient pas davantage à la messe, mais ces bons apôtres pensent sans doute aux autres, moins « évolués » qu’eux…
Ceux qui, doctement, nous exposent cela et qui, du haut de leur incompétence polyvalente, savent mieux que le pape ce qu’il convient de faire pour le bien d’une Eglise dont, par ailleurs, ils se soucient comme d’une guigne, ignorent que leur « remède » a déjà été expérimenté.
Car il existe une communauté chrétienne qui devrait combler leurs vœux, c’est l’Eglise anglicane. Les « prêtres » y sont mariés (y compris les évêques) ; elle ordonne aussi les femmes. Depuis janvier dernier des prêtres homosexuels (!) vivant en couple (!), peuvent devenir évêques à condition qu’ils s’engagent à l’abstinence. Les anglicans admettent le divorce et le remariage, la contraception sous toutes ses formes et l’avortement. Voilà une église « magnifiquement » ouverte à la « modernité » !
On devrait s’y précipiter si les détracteurs de Benoît XVI avaient raison, n’est-il pas vrai ? Or, c’est l’inverse qui se produit : depuis 1970 (date de cette large ouverture au monde) elle a perdu 40% de ses fidèles. Où vont-ils ? Pour une partie d’entre eux : nulle part. Les autres rejoignent soit l’Eglise catholique, en majorité, soit les protestants évangéliques dont les positions morales ne sont guère éloignées de celles du catholicisme. Au point qu’en 2009, le Sunday Telegraph pouvait titrer : « L’Angleterre est devenue un pays catholique » ! Ce qui était, certes, aller un peu vite en besogne mais ce quotidien se fondait sur le fait que le nombre de catholiques pratiquants, allant à la messe chaque dimanche, venait de dépasser celui des anglicans : 861.000 fidèles catholiques contre 852.000 anglicans.
Les anglicans refusant la « modernité » de leur confession se sont regroupés dans la TAC (Traditional Anglican Communion) qui rassemble 400.000 croyants dans 14 Eglises dans 42 pays. L’évêque à la tête de la TAC, John Hepworth a demandé que son clergé et ses fidèles soient accueillis dans l’Eglise catholique. Cet évêque a déclaré : « Nous reconnaissons que l'expression la plus complète et la plus authentique de la foi catholique se trouve aujourd'hui dans le Catéchisme de l'Église catholique et son Compendium; en les signant, nous voulons attester ainsi la foi que nous aspirons à enseigner et professer. »
Une prélature personnelle – analogue à celle de l’Opus Dei – a été créée pour recevoir ces Anglicans. De même, nombre de luthériens, Suédois et Danois principalement, las du laxisme de leur église, ont demandé au pape un « ordinariat » pour entrer en pleine communion avec l'Eglise catholique, ce qu’a confirmé le P. Hermann Geissler, de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Si les censeurs du pape avaient raison, on devrait assister au mouvement inverse ; des catholiques rejoignant en masse ces protestants pour se libérer du « carcan » des exigences du catholicisme et pour fuir ce pape « réactionnaire » et « obtus », (certains disent même « autiste » à propos de Benoît XVI). Or, on ne constate rien de tel. Rappelons que ceux qui, aujourd’hui, au « Monde » ou à la « Vie », exigent que le pape se convertisse à la « modernité », ont eu des prédécesseurs qui, au moment du Concile, demandaient que l’Eglise s’ouvre au monde et la modernité. Notamment sur le plan liturgique : foin de ce latin et de ce grégorien auxquels les fidèles ne comprenaient goutte, assez de ces prêtres qui, dos au peuple, « marmonnaient » dans leur barbe !
Ah ! que l’on célèbre enfin en français avec des cantiques festifs et modernes et que, face aux fidèles, le prêtre dialogue avec le peuple rassemblé pour le « repas du Seigneur » ! Alors, la liturgie ainsi « restaurée », les églises allaient se remplir à nouveau de ceux qui les avaient abandonnées. On en connaît le résultat : en 1966, au lendemain du Concile, les catholiques pratiquants représentaient 26% de la population française, ils sont aujourd’hui 4,5% !
Il s’agirait d’être de plain-pied avec notre époque afin que nos contemporains puissent se rapprocher d’une Eglise qui ne tiendrait pas compte de leurs aspirations. D’où la conclusion de l’éditorial du « Monde », typique de ceux de ses confrères : « Il serait pourtant regrettable que le souffle de modernité du 11 février ne se manifeste pas dans le huis-clos du conclave. »
Qu’est-ce donc que cette « modernité » à laquelle devrait sacrifier le futur pape ? C’est essentiellement l’alignement de l’Eglise sur les mœurs actuelles, de l’adaptation de la morale catholique à celle du monde, tout spécialement de la morale sexuelle.
D’abord, nous expliquent ces Diafoirus de la théologie, il faudrait que les prêtres puissent se marier et les femmes accéder à la prêtrise, que le divorce et le remariage soient admis, tout comme la pilule et l’avortement, étant entendu également que l’homosexualité sera reconnue aussi légitime que l’hétérosexualité.
Donc, si l’on en croit ces conseillers autoproclamés de la papauté nouvelle, quand l’Eglise aura accompli tout cela, ainsi réconciliée avec le monde et sa modernité, ceux qui l’avaient désertée se bousculeront aux portes des temples où ils seront enfin à l’aise. Evidemment, ceux qui établissent cette ordonnance, dont les journalistes du « Monde », eux, n’iraient pas davantage à la messe, mais ces bons apôtres pensent sans doute aux autres, moins « évolués » qu’eux…
Ceux qui, doctement, nous exposent cela et qui, du haut de leur incompétence polyvalente, savent mieux que le pape ce qu’il convient de faire pour le bien d’une Eglise dont, par ailleurs, ils se soucient comme d’une guigne, ignorent que leur « remède » a déjà été expérimenté.
Car il existe une communauté chrétienne qui devrait combler leurs vœux, c’est l’Eglise anglicane. Les « prêtres » y sont mariés (y compris les évêques) ; elle ordonne aussi les femmes. Depuis janvier dernier des prêtres homosexuels (!) vivant en couple (!), peuvent devenir évêques à condition qu’ils s’engagent à l’abstinence. Les anglicans admettent le divorce et le remariage, la contraception sous toutes ses formes et l’avortement. Voilà une église « magnifiquement » ouverte à la « modernité » !
On devrait s’y précipiter si les détracteurs de Benoît XVI avaient raison, n’est-il pas vrai ? Or, c’est l’inverse qui se produit : depuis 1970 (date de cette large ouverture au monde) elle a perdu 40% de ses fidèles. Où vont-ils ? Pour une partie d’entre eux : nulle part. Les autres rejoignent soit l’Eglise catholique, en majorité, soit les protestants évangéliques dont les positions morales ne sont guère éloignées de celles du catholicisme. Au point qu’en 2009, le Sunday Telegraph pouvait titrer : « L’Angleterre est devenue un pays catholique » ! Ce qui était, certes, aller un peu vite en besogne mais ce quotidien se fondait sur le fait que le nombre de catholiques pratiquants, allant à la messe chaque dimanche, venait de dépasser celui des anglicans : 861.000 fidèles catholiques contre 852.000 anglicans.
Les anglicans refusant la « modernité » de leur confession se sont regroupés dans la TAC (Traditional Anglican Communion) qui rassemble 400.000 croyants dans 14 Eglises dans 42 pays. L’évêque à la tête de la TAC, John Hepworth a demandé que son clergé et ses fidèles soient accueillis dans l’Eglise catholique. Cet évêque a déclaré : « Nous reconnaissons que l'expression la plus complète et la plus authentique de la foi catholique se trouve aujourd'hui dans le Catéchisme de l'Église catholique et son Compendium; en les signant, nous voulons attester ainsi la foi que nous aspirons à enseigner et professer. »
Une prélature personnelle – analogue à celle de l’Opus Dei – a été créée pour recevoir ces Anglicans. De même, nombre de luthériens, Suédois et Danois principalement, las du laxisme de leur église, ont demandé au pape un « ordinariat » pour entrer en pleine communion avec l'Eglise catholique, ce qu’a confirmé le P. Hermann Geissler, de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Si les censeurs du pape avaient raison, on devrait assister au mouvement inverse ; des catholiques rejoignant en masse ces protestants pour se libérer du « carcan » des exigences du catholicisme et pour fuir ce pape « réactionnaire » et « obtus », (certains disent même « autiste » à propos de Benoît XVI). Or, on ne constate rien de tel. Rappelons que ceux qui, aujourd’hui, au « Monde » ou à la « Vie », exigent que le pape se convertisse à la « modernité », ont eu des prédécesseurs qui, au moment du Concile, demandaient que l’Eglise s’ouvre au monde et la modernité. Notamment sur le plan liturgique : foin de ce latin et de ce grégorien auxquels les fidèles ne comprenaient goutte, assez de ces prêtres qui, dos au peuple, « marmonnaient » dans leur barbe !
Ah ! que l’on célèbre enfin en français avec des cantiques festifs et modernes et que, face aux fidèles, le prêtre dialogue avec le peuple rassemblé pour le « repas du Seigneur » ! Alors, la liturgie ainsi « restaurée », les églises allaient se remplir à nouveau de ceux qui les avaient abandonnées. On en connaît le résultat : en 1966, au lendemain du Concile, les catholiques pratiquants représentaient 26% de la population française, ils sont aujourd’hui 4,5% !
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