Voici une nouvelle qui devrait nous réjouir : le pape François ne veut plus d’une Eglise à la mode, il veut aller au fond des choses. Enfin le successeur de Pierre prend le taureau par les cornes !
L’évènement est relaté par Mgr Jan Graubner, en visite ad limina à Rome le 14 janvier 2014 avec les évêques tchèques :
«Lorsqu’il a été question de ceux qui sont contents de l’ancienne liturgie et qui reviennent vers elle, il était clair que le pape parle avec grand amour, avec attention et affection envers chacun, pour ne blesser personne. Malgré cela, il s’est exprimé de manière assez forte, quand il a dit qu’il comprend chez l’ancienne génération qu’elle retourne vers ce qu’elle a vécu, mais qu’il ne peut pas comprendre la jeune génération qui se tourne vers elle. «Quand je me pose la question plus concrètement – a ajouté le pape – je conclus que c’est une sorte de mode. Et puisque c’est une mode, c’est une chose qui passera, à laquelle il ne faut pas tellement faire attention. Mais il faut garder de la patience et de la bienveillance envers ceux qui sont tombés dans cette mode. Cependant je pense qu’il faut aller au fond des choses, parce que tant que nous n’irons pas au fond, aucune forme liturgique ne nous sauvera, ni l’une, ni l’autre.»
Il est plaisant de constater que ce que les progressistes ont voulu détruire pour être « à la mode » en s’ouvrant sur le monde, est perçu comme étant à la mode ! La logique progressiste va se détruire elle-même : si le Novus Ordo ne plait pas, c’est qu’il n’est plus à la mode – l’a-t-il seulement été un jour ? -, alors remplaçons le vite par ce qui plait : le Vetus Ordo ! Mais là le conciliaire « à la mode » redevient tout à coup un homme de principe : « Ne cédons pas à la mode ! ».
Le pape jésuite semble se prendre les pieds dans le tapis de la réalité ecclésiale : lui qui est le premier pape fruit intégral de la réforme conciliaire, il ne peut de sa place que constater les ruines accumulées par 50 ans de réformes conciliaires dont la garde est assurée par les cheveux blanchis des soixante-huitards dépassés, et observer que les jeunes générations veulent retrouver toute une Tradition dont ils ont été spoliés et que l’on a calomniée.
Il reste un petit effort au pape François pour proposer le vrai remède dont a besoin l’Eglise : jeter par-dessus bord tout ce qu’on a voulu faire par mode sous couvert d’une fausse adaptation : le concile Vatican II et toutes les réformes mortifères qui en sont issues.
Revenons au fond des choses comme le préconise le pape François : la Tradition n’est pas une mode, c’est un trésor qui perdure et dont la pérennité échappe à toutes les logiques humaines ; c’est l’arche de la nouvelle alliance.
Très Saint Père, la Tradition n’est pas une mode, c’est le roc de l’Eglise.
Austremoine