Au retour des JMJ, le pape a été interrogé dans l’avion par des journalistes au sujet des attentats perpétrés au nom de l’islam, comme la situation internationale l’exige. Le Figaro nous livre ce matin « le texte intégral de sa réponse ». Consternante.
Quand le souverain pontife affirme que « les musulmans ne sont pas tous violents », il est dans son rôle. Mais tout le reste de son discours est inaudible pour des chrétiens dont la foi a encore quelque vigueur, et même pour tous ceux, croyants ou non, qui osent regarder la réalité.
François, précisément, prétend se fonder sur la réalité des faits pour refuser de « parler de violence islamique, parce qu’en feuilletant les journaux [il ne voit] tous les jours que des violences, même en Italie : celui-là qui tue sa fiancée, tel autre qui tue sa belle-mère, et un autre… et ce sont des catholiques baptisés, hein ! » Soit. Mais je ne sache pas que ces « catholiques violents » tuent leur fiancée ou leur belle-mère au nom de leur religion, en criant « Jésus est grand ».
François fait aussi appel à son expérience personnelle pour nous prouver qu’« on peut vivre ensemble bien » avec les musulmans : « Quand je suis allé en République centrafricaine, […] l’iman est […] monté sur la papamobile. » Le père Hamel, lui, côtoyait des musulmans dans son existence quotidienne, et pas seulement à l’occasion d’une parade médiatique. Ils vivaient ensemble, assez bien peut-être. Jusqu’à ce mardi 26 juillet. Quel mépris pour ce martyr, quel outrage à sa mémoire que cette phrase du pape (sans doute destinée à dénoncer la calomnie dont seraient victimes les musulmans), une semaine après sa mort : « On peut tuer avec la langue, comme le dit l’apôtre Jacques, ce n’est pas moi qui le dis. On peut aussi tuer avec le couteau, non ? »
François, enfin, ne nie pas les attentats islamistes, mais c’est nous qu’il en accuse : « Combien de jeunes, nous, Européens, avons-nous laissés vides d’idéal, qui n’ont pas de travail, s’approchent de la drogue, de l’alcool. […] le terrorisme grandit lorsqu’il n’y a pas d’autre option. Et au centre de l’économie mondiale, il y a le dieu argent, et non la personne, l’homme et la femme ; voilà le premier terrorisme. »
Le Saint-Père mélange tout. Le chômage ? Les djihadistes ne se recrutent pas à Pôle emploi et, si en France et en Belgique, ils sont surtout issus de la « racaille » de nos banlieues, dans d’autres pays comme l’Angleterre, ils occupent souvent des emplois hautement qualifiés. Et l’argent n’est vraisemblablement pas ce que cherchent les kamikazes. Mais le pape rappelle aussi, malgré lui, quelques vérités. Si « le premier terrorisme » est de ne pas mettre « au centre […] la personne, l’homme et la femme », que penser, que conclure de la conception de la femme dont l’islam est porteur ? Et si l’absence d’idéal est un fait dans nos sociétés déchristianisées, quel idéal exaltant propose aujourd’hui une grande partie de notre Église ?
De plus en plus de fidèles ont du mal à se reconnaître dans ce pape : François sera-t-il l’auteur d’un « catho-schisme » inédit ?
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