Pour célébrer le 1200ème anniversaire de la mort de Charlemagne, une triple exposition a lieu à Aix-la-Chapelle (Aachen) du 20 juin au 21 septembre : SON POUVOIR, dans la salle de couronnement de la mairie ; SON ART, dans le nouveau Centre Charlemagne ; SES TRESORS, dans la salle des Trésors de la cathédrale. Cette exposition d’objets précieux – assurée à plusieurs centaines de millions d’Euro - est patronnée par les présidents des Républiques allemande (Joachim Gauck), française (François Hollande) et italienne (Giorgio Napolitano). Dommage qu’aucune autorité religieuse ne figure dans ce trio de patronage.
L’Unec (Union des Nations de l’Europe Chrétienne) a amené, du 5 au 7 septembre, une délégation de 8 personnes à Aix-la-Chapelle pour participer aux festivités et visiter les expositions. En fait, les expositions se tiennent toutes sur le site même de l’ancienne citadelle de Charlemagne, une des mieux conservées depuis 12 siècles. Le cœur en est la cathédrale Sainte Marie, édifiée par l’empereur en style « rotonde », suivant le modèle de la Basilique du Saint Sépulcre à Jérusalem. La cathédrale de Charlemagne veut être une image de la Jérusalem céleste. Les décors sont majestueux, notamment les mosaïques dorés qui ornent les murs et plafonds de la rotonde, comme à Ravenna.
Une centaine d’évènements ponctuent « l’année Charlemagne » à Aix-la-Chapelle tout au long de l’année 2014 : messes pontificales avec chorale et orchestre, colloques, concerts, ballets, conférences, sans parler des innombrables articles dans les revues et journaux… Les expos réunissent les plus grands trésors carolingiens, prêtés par les musées de toute l’Europe. On compte au total avec 150.000 visiteurs entre juin et septembre 2014.
Il est regrettable que la « Fille aînée de l’Eglise », la France, semble totalement oublier Charlemagne pour ce 1200ème anniversaire de la mort du fondateur des nations française et allemande. En plus, cet empereur fut le père de l’Europe Chrétienne, fondement de l’Union Européenne d’aujourd’hui qui en n’est malheureusement qu’une image corrompue, dépourvue des bases et de la pierre d’angle du royaume de Charlemagne : le Christ et son Eglise.
Ajoutons une réflexion qu’Yvan Gobry nous a livrée sur le rôle fondamental de Charlemagne pour l’Europe Chrétienne dans son livre « Charlemagne, fondateur de l’Europe » (paru en 1999) :
«Charles, qui méritait le qualificatif de Grand, étendait son pouvoir sur les Gaules, le nord de l’Espagne, l’Italie, l’Alamanie, la Bavière la Thuringe, la Saxe, la Frise, la Carinthie, la Carniole, l’Istrie, la Liburnie … N’était-ce pas là un empire ?... Pour le pape, Charles était le nouveau Constantin, gardien des droits de l’Eglise en même temps que protecteur de ses biens et de ses clercs dans tout l’Occident. Constantinople avait abandonné ce rôle et les liens entre le Saint-Siège et l’imperium étaient rompus ; il était nécessaire que l’Eglise recouvrât dans un prince à la fois puissant, chrétien et dévoué à sa cause, le monarque universel qui était traditionnellement son soutien…. Cette grande idée, partie du Saint Siège, trouva son aboutissement la nuit de noël de l’an 800 quand le pape Léon III couronna Charles de la couronne impériale. Charles, « ayant gravi les marches qui conduisaient au trône pontifical, s’agenouilla et s’inclina profondément. Ce fut le moment, tout à fait propice que choisit le pape. Il se leva et alla poser sur la tête du roi une couronne d’or », impériale... « Le pape oignit alors l’élu avec ‘de l’huile’, c’est-à-dire avec le saint chrême… Le nouvel empereur, agenouillé devant lui, prêta le serment en ces termes : ‘Au nom du Christ, je promets et je jure, moi, Charles empereur, devant Dieu et le bienheureux apôtre Pierre, d’être en toutes circonstances le protecteur et le défenseur de cette sainte Eglise romaine, autant que je saurai et pourrai le faire avec l’aide de Dieu ».