Cristeros : pour ceux qui refusent de voir

Les spectateurs disent pratiquement à l’unanimité leur bonheur d’avoir vu ce film. Les critiques sont beaucoup plus mitigés. Ceux de la grande presse, on les comprend, le sujet ne leur est pas familier, mais l’autre quotidien catholique du matin, lui, est carrément négatif. « A la gloire ambiguë des soldats du Christ Roi : mais forçant le trait sur la brutalité des soldats de l’armée fédérale, ce film oublie l’interdit évangélique de toute forme de violence, y compris pour défendre le Christ. De ce fait, ce Cristeros tient davantage du western que du film d’inspiration chrétienne. »

N’ayant pas lu le livre d’Hugues Kéraly (édition de l’Homme Nouveau), l’auteur de ces lignes ignore sans doute l’horreur des persécutions des fédéraux. Il ignore aussi que ces chrétiens ont commencé par s’opposer pacifiquement à ce gouvernement Calles, comme le montre le film. Mais que rien n’y a fait, et les paysans se sont soulevés. Entre un critique français et un paysan mexicain à qui le pape vient de rappeler la royauté sociale de Notre Seigneur, il y a évidemment un abîme… Nous sommes plus proches du paysan mexicain que nous admirons d’avoir donné sa vie pour sa foi.

Reprocher au film sa violence ou ses partis pris revient à reprocher à l’histoire d’être ce qu’elle est. « Pleine de bruit et de fureur », elle broie les êtres et les idéaux, sans égard pour la vie spirituelle et la tranquillité des peuples innocents.

Mais voilà, ces gens ne veulent pas de vagues. Ceux qui prient devant les avortoirs sont pour eux des terroristes. Ceux qui prient à genoux devant les théâtres où se jouent des pièces sacrilèges sont des extrémistes. Ceux qui manifestent derrière l’étendard de Jeanne d’Arc ou celui des armées vendéennes, des nostalgiques irrécupérables.

Mais cela vaut toujours mieux que d’être un imbécile qui n’a pas compris que les forces révolutionnaires depuis 1789 dans le monde ne veulent qu’une chose : éradiquer la foi catholique au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. C’est un combat à mort qui prend, ces temps-ci, des moyens contournés mais toujours efficaces. Ne pas voir le fanatisme athée et refuser de le contrer vous classe dans les ennemis de l’Eglise.

Cristeros aurait dû combler ce critique catholique, ce n’est pas tous les jours que le cinéma nous offre trois conversions, celle du jeune José, celle du général Gorostieta et celle des parents de José qui vont accepter le sacrifice total de leurs fils torturé puis assassiné sous leurs yeux. Ce n’est pas tous les jours que le cinéma nous offre des visages illuminés par la grâce divine. Y aurait-il eu un seul défaut, il fallait le tolérer ! J’ai regretté que ces héros et ces saints s’expriment en anglais et aimerais le revoir en version espagnole. Mais il faut connaître cette belle histoire du milliardaire mexicain qui veut servir sa foi et commande à un réalisateur américain de faire le film. Que tous soient remerciés et Viva Cristo Rey !

Précipitez-vous, admirez ce film et faites le savoir.

Anne Brassié, dans Présent du 22/5/2014


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