Beaucoup d'évêques, prêtres et fidèles semblent ignorants de l'approche de l'immigration transmise par la doctrine de l'Eglise catholique .
Deux droits naturels sont en "collision": le droit naturel à l'immigration et le droit de défendre son identité, de préserver, compléter, transmettre l'héritage qu'elle représente.
Le droit naturel à l'immigration est lié au principe de destination universelle des biens de la terre (Léon XIII, Pie XI, Pie XII). Pie XII définit un droit naturel à l'immigration dans Exsul familia. Dans ce texte, le Pape affirme l'existence d'un droit à l'immigration dont l'exercice ne peut être interdit lorsqu'il s'agit d'étrangers nécessiteux et honnêtes et qu'il n'y a pas de motifs suffisants d'utilité publique pour justifier cette interdiction.
Le droit pour une nation de protéger son identité est le résultat d'un devoir de piété vis-à-vis de sa patrie. Jean-Paul II (UNESCO, 1980) fait un devoir de "veiller sur la souveraineté que possède chaque nation en vertu de sa propre culture. Protégez-là comme la prunelle de vos yeux". En 1985, année internationale de la jeunesse, Jean-Paul II écrit: "Nous devons faire tout ce dont nous sommes capables pour assumer cet héritage spirituel, pour le confirmer, le maintenir et le développer. C'est là une tâche importante dans toutes les sociétés, peut-être plus particulièrement pour celles qui doivent défendre l'existence même et l'identité essentielle de leur nation des risques d'une destruction provoquée de l'extérieur ou d'une décomposition de l'intérieur".
Il y a collision de ces deux droits naturels. Pour les arbitrer, un concept bien connu par l'Eglise: le bien commun. Pie XI avait défini le bien commun: "Le bien commun d'ordre temporel consiste dans la paix et la sécurité dont les familles et les citoyens jouissent dans l'exercice de leurs droits (Divini illius magistri)". Jean-Paul II rappelle: "les immigrés en tant que personnes doivent être traités avec respect" et ajoute: "le problème est complexe et doit être subordonné au bien commun de la collectivité".
Parce que nos responsables (évêques et élus) se focalisent sur le premier droit en oubliant le second, on doit donc s'interroger activement sur ce qu'a dit l'Eglise, sur ce que font les hommes politiques face à cette question si importante pour l'avenir de notre société.