Depuis des semaines, les instances de la Conférence épiscopale menaient une intense opération de propagande pour inciter les électeurs à voter, et à bien voter, c’est-à-dire à voter pour les partis favorables aux institutions européennes, celles-là même qui nient le souveraineté des peuples, ces institutions qui bafouent le principe de subsidiarité, principe pourtant fondamental de la doctrine sociale de l’Eglise. Enfin institutions qui ont rejeté la reconnaissance des racines chrétiennes de l’Europe.
On ne voyait pas bien pourquoi des instances de la CEF prenaient une position aussi affirmée pour des institutions contraires aux principes de la doctrine sociale de l’Eglise, sinon par cette continuité avec l’idéologie de la démocratie chrétienne, qui n’a pourtant cessé d’échouer depuis l’après-guerre, dans ses manœuvres.
La CEF a ainsi diffusé...
le rapport Schuman sur l’Europe, un appel à voter des évêques allemands (pourquoi ceux-là et pas ceux des 26 autres Etats membres ?), une déclaration de Mgr Grallet, un extrait d’un discours de Mgr Pontier, un texte de l’inénarrableMonique Baujard, et tous ces textes allaient dans le même sens européiste. Patatras : les résultats ont été ce que l’on sait et cela montre le décalage entre ce que disent nos évêques et ce que fait le peuple, preuve que la CEF n’est plus écoutée (mais combien avaient lu ces textes ?). Mais cette attitude, que l’on peut qualifier de cléricale, fortement dénoncée par le pape François, décrédibilise l’ensemble du message de l’Eglise. Si la CEF se contentait de rappeler quelques principes (par exemple ceux queBenoît XVI avait qualifié de non-négociables devant le Parti Populaire Européen en 2006), plutôt que d’encenser la construction européenne de Schumann à Barroso, elle ne se fourvoierait pas autant.
D’autant que la Commission européenne vient de rejeter l’initiative citoyenne « Un de nous » qui demandait l’arrêt du financement des recherches impliquant la destruction d’embryons humains. La demande a été refusée en vertu de la définition que donne la Commission de l’embryon. Deux millions de personnes avaient signé cette pétition, qui a été simplement jetée à la poubelle. Ce déni de démocratie révèle 2 choses : le mépris de l’instance dirigeante de l’Union européenne pour la vie humaine, et le mépris de la même institution pour le peuple. Et depuis cette décision, prise mercredi dernier, le site de la Conférence épiscopale est muet. Qui ne dit mot consent. Nous avions déjà appris que Mme Baujard est favorable à l’avortement. Faut-il croire que l’ensemble du noyau dirigeant de la CEF est favorable au diktat de la Commission européenne ?
Source: Riposte catholique